Quelques définitions non consensuelles et parfois contradictoire :
L’Empathie :
L’empathie vue par la neuroscience : elle présente 2 dimensions :
- L’empathie affective : résonance affective avec les sentiments de l’autre: la perception dans mon corps de ce que ressent l’autre : joie, tristesse, souffrance…
- L’empathie cognitive : se représenter intellectuellement la situation de l’autre ; je comprends mais je n’éprouve pas.
Il a été démontré par exemple en neuro-imagerie qu’un psychopathe peut éprouver de l’empathie cognitive mais il ne ressent pas l’empathie affective.
L’empathie affective et cognitive permettent de renseigner sur l’état de la personne. Elles peuvent mener à la bienveillance si nous sommes concernés par le bien-être de la personne, mais aussi à l’égoïsme (elle peut permettre par exemple de savoir comment manipuler une personne).
Lussier et Richard, 2010 : « c’est un attribut cognitif qui implique, d’une part, la capacité à comprendre la perspective du patient et comment ce dernier ressent les expériences, et, d’autre part, la capacité à communiquer au patient cette compréhension ».
Decety et Lamm, 2006 : L’empathie comprend 3 processus principaux :
– Le partage des représentations émotionnelles,
– L’adoption du point de vue d’autrui,
– La conscience de soi.
L’empathie est la capacité à ressentir et à comprendre ce que ressent autrui sans confusion avec soi-même.
Morse 1992 : Revue de la littérature : 4 éléments clés de l’empathie multidimensionnelle :
– Une composante émotive (la capacité de ressentir subjectivement et partager l’état psychologique de l’autrui ou ses sentiments)
– Une composante cognitive (capacité intellectuelle de l‘aidant à identifier et comprendre le ressenti et le point de vue de l’autre de façon objective)
– Une composante morale (une force altruiste motivant la pratique de l’empathie)
– Une composante comportementale (réponse communicationnelle transmettant à l’autre la compréhension de son point de vue).
L’altruisme :
Larousse: Souci désintéressé du bien d’autrui : agir par altruisme.
Batson et Shaw (1991) : L’altruisme est « un état motivationnel ayant pour but accroître le bien de quelqu’un d’autre ».
Matthieu Ricard : « je veux dire ou faire quelque chose qui apporte du bien à autrui et ceci, sans intérêt caché ce qui relèverait de l’égoïsme ».
L’amour altruiste :
Matthieu Ricard : « aussi appelé bienveillance : souhaiter que toute personne soit heureuse et trouve les causes du bonheur »
La bienveillance :
Larousse: Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui.
Fabrice Midal : « c’est de l’amour ; non pas un amour romantique, mais un amour ouvert, vaste et chaleureux, qui fait du bien, réchauffe et soulage. Un amour qui doit nous inclure nous-même autant qu’il inclut les autres »
La compassion :
Quelques définitions parfois contradictoires :
Paul Gilbert : « a sensitivity to suffering in self and others with a commitment to try to alleviate and prevent it. » (être sensible à la souffrance, en nous et les autres, avec l’engagement d’essayer de la soulager et de la prévenir)
Shinzen Young : « la compassion c’est partager la douleur sans partager la souffrance »
Matthieu Ricard : « la compassion est définie comme la forme que prend la bienveillance lorsqu’elle est confrontée à la souffrance. C’est le désir que la personne soit libérée de ses souffrances et des causes de sa souffrance.
Il s‘ensuit une action : action véritable (donner un traitement par exemple), ou une parole ou une attitude, visant à contribuer à soulager la souffrance de l’autre.
C’est un antidote à la détresse empathique et permet de se rapprocher de l’autre, que ce soit une personne aimable ou non ».
Petit Robert : Sentiment qui porte à plaindre et partager les maux d’autrui.
Étymologie latine : « souffrir avec l’autre ».
L’auto-compassion, tel qu’utilisé en méditation de pleine conscience: Ressentir pour soi-même de la bienveillance, de la même façon que nous le ferions pour un être cher.